Les médias suggèrent l’image d’un homme à venir réparé et augmenté par des dispositifs technologiques. Romans et films de science-fiction décrivent un monde peuplé de cyborgs et de robots. Certains redoutent l’avènement d’une société inhumaine, désertée par l’empathie, tandis que des technoprophètes croient en une posthumanité victorieuse de la mort… Fantasmes et utopies se mêlent si étroitement aux questions philosophiques et scientifiques qu’elles en brouillent l’accès ! En préalable à toute investigation, il faut identifier l’imaginaire qui gouverne les rêves et les conceptions de l’homme-machine : de Frankenstein au Golem cybernétique, des robots d’Asimov aux productions d’Hollywood, nous tenterons de cartographier les représentations occidentales de l’homme fabriqué ou transformé.
Ces thèmes sont présents dès les années 1900 dans le corpus littéraire francophone du merveilleux-scientifique. Récit encore méconnu, le merveilleux-scientifique ambitionne d’inventer une loi unique qui permettrait de voyager dans le temps, devenir invisible, traverser la matière, changer de taille… Pétri par un siècle d’innovations technologiques, par les recherches sur la greffe d’Alexis Carrel et de Serge Voronoff ou par l’imaginaire de l’Homme-Vapeur, le récit merveilleux-scientifique présente, avant que la littérature anglo-saxonne s’en empare, certains thèmes-phares de la science-fiction : fascination pour la greffe interespèce, expériences sur des têtes coupées encore vivantes, mise au point d’hommes-mécaniques, surhommes, hommes augmentés, artificiels et même immortels.
Samedi 20 octobre 2018 à 19h
Brigitte Munier : chercheuse en sociologie de la culture et spécialisée en anthropologie des mythes, membre du bureau de la rédaction d’Hermès/CNRS
Fleur Hopkins : doctorante à l’Université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne et chercheuse associée au Département Sciences et Techniques de la Bibliothèque Nationale de France
P.a.f. : 4 euros – 2,5 euros (tarif réduit) – 1,25 euros (article 27)